NOËL AU CRÉPUSCULE - HISTOIRE DE NOËL Partie 3
- Naëlle BURGONDE
- 26 déc. 2018
- 6 min de lecture
Troisième partie et fin de NOËL AU CRÉPUSCULE, retrouvez Wolf et Sam.

C’était le matin de Noël, Sam rêvait. Il était dehors, au milieu de la forêt, de la neige jusqu’au mollet. Le soleil brillait intensément au-dessus de lui et du grand loup gris qu’il prenait en photo. Wolf lui souffla son esprit.
Il sut, alors, qu’il rêvait, car bien que la personnalité animale de Wolf soit un loup, il ne se métamorphosait pas en animal. Aucun hybride ne le faisait. Ils étaient des vampires et ne supportaient pas la lumière du soleil. Ce rêve était totalement improbable.
Il continua toutefois à prendre des photos en rêve et réalisa que l’appareil qu’il tenait entre ses mains était son tout nouvel appareil photo, un Leica M, offert pour Noël par Wolf. Un vrai petit bijou. Il adorait son cadeau et avait aussitôt pris quelques photos de Wolf.
— Sam, réveille-toi.
Sam grommela. Il ne voulait pas se réveiller. Il replongea dans son rêve. La neige avait disparu. Il se trouvait dans un salon. Un feu brûlait dans l’âtre et éclairait un homme allongé de tout son long, sur un tapis de fausse fourrure. Sam savait que cela ne pouvait être que de la fausse fourrure, car il était chez lui et il était hors de question de se servir de la dépouille d’autres créatures vivantes pour son confort. Pas, si ce n’était pas une question de survie. L’homme avait de longs cheveux noirs qui lui tombaient jusqu’à la taille et il lisait. Sam reconnut Wolf. Il lisait le vieux manuscrit à la reliure de cuir et au papier parcheminé que Sam lui avait offert en cadeau de Noël. Il reconnaissait les bordures inégales que le vieux papier donnait à l’ouvrage. Il s’agissait d’histoires sur les mythes et la mythologie Celtiques. Wolf avait longtemps rêvé de posséder ce vieux manuscrit et Sam n’était pas peu fier d’avoir réussi à le trouver.
— Tu savais qu’à l’origine le Père Noël était une sorte de Dieu à qui il fallait laisser de la nourriture en offrande le soir du solstice d’hiver, sinon il dévorait les habitants de la maison ? lui dit le Wolf du rêve.
Sam approuva. Sa mère avait coutume de dire que c’était uniquement quand les gens avaient commencé à lui laisser des biscuits et du chocolat que les mœurs du Père Noël s’étaient complètement métamorphosés. La douceur des sucreries avait adouci le caractère du vieux bonhomme.
Wolf le regarda sans ciller et dit :
— Sam, chéri, réveille-toi.
C’était le matin de Noël, une voix persistait à vouloir réveiller Sam et ses pensées envers son propriétaire n’étaient guère charitable.
— Laisse-moi dormir, bon sang ! marmonna-t-il en plongeant vainement la tête sous l’oreiller.
Le geste était dérisoire et presque puéril, compte tenu que la voix se servait de leur lien télépathique pour communiquer.
— Allez, mon chéri, on s’était mis d’accord hier, je devais te réveiller avant le lever du soleil pour ma surprise.
Sam grommela. C’était vrai. Wolf avait refusé de lui faire cette fameuse surprise hier, il avait affirmé avoir besoin de temps pour procéder à certains préparatifs. Sam n’avait pas réussi à lui faire avouer quoi que ce soit, malgré ses nombreuses tentatives pour le circonvenir. Wolf avait émis une gamme variée de mots et de sons, mais n’avait rien avoué. Sam avait dû céder à sa volonté de le faire lever aux aurores. Un lourd soupir lui échappa.
Une promesse était une promesse. Il entrouvrit un œil pour voir le réveil afficher 06h00. Un gémissement lui échappa, il avait à peine dormi trois heures.
— Courage, lui dit son compagnon. Je te promets que ça en vaut la peine !
Le vampire était agenouillé à côté de lui sur le lit, habillé de pieds en cap. Wolf et lui allaient devoir avoir une petite discussion sur la différence entre le biorythme humain et celui des vampires. Puisqu’ils allaient désormais vivre ensemble, ils allaient devoir se trouver un rythme qui leur convienne à tous les deux. En attendant, il avait lui-même donné son accord pour ce lever qui précédait même le lever du soleil.
— Un baiser pourrait m’aider à finir de me réveiller, suggéra-t-il.
Le visage du Loup demeura impassible, mais le pétillement dans le regard noir ne fut pas perdu pour Sam. Se sentant déjà plus alerte, il haussa un sourcil et sourit.
Wolf se mordit l’intérieur de la joue. Il avait toujours la plus grande difficulté à résister à ce sourire chaleureux et séducteur. En lui, le Loup n’avait qu’une hâte, s’exécuter.
— Flagorneur ! fit-il avant de gratifier son compagnon d’un baiser étourdissant.
Le monde bascula sur son axe pour Sam, littéralement, il se retrouva soudain en position assise sur le lit.
— Maintenant que tu es quasiment debout, tu peux te préparer, commenta Wolf avec un dernier bref baiser.
En lui, le Loup gémit un peu. Il aurait bien continué à embrasser leur compagnon. Wolf le consola en lui rappelant la teneur de leur surprise. Ils pouvaient se priver un peu pour que tout soit parfait. Le Loup jappa son approbation.
— C’est vraiment ce que tu veux ? sourit Sam en penchant la tête sur le côté.
Ses mains lui caressèrent sensuellement la nuque et ses lèvres s’approchèrent dangereusement. Alarmé, Wolf secoua la tête pour se ressaisir et s’arracha des bras de Sam pour se planter les bras croisés aux pieds du lit. En sécurité. Il avait été à deux doigts de succomber et son Loup n’était pas d’une grande aide. Ce dernier ne savait pas dire non à un Sam en mode séduction. La langue pendante et le regard énamouré, il bavait.
— C’est vraiment ce que je veux ! affirma-t-il en ignorant son Loup.
Le visage impassible de Wolf n’impressionna pas Sam. Il éclata de rire et lui expédia un oreiller en pleine figure. Le vampire le rattrapa sans mal.
— Menteur ! Tu oublies que je peux voir les filaments d’or dans ton Aura, mon Loup ! s’exclama Sam en se levant pour déposer un baiser sur sa joue avant de se diriger vers la salle de bain.
Cela faisait longtemps que l’attitude inébranlable de Wolf ne le perturbait plus. C’était encore plus vrai depuis leur Rituel d’Union et ses petites conséquences.
Wolf soupira intérieurement, soulagé, de voir son indomptable compagnon se montrer raisonnable.
— Désolé, Wild Cat, fit-il avec tendresse. Mais, le timing est serré. Si on tarde trop, ma surprise sera gâchée.
Et la surprise aurait été gâchée, en effet, constata Sam quelques instants plus tard, lorsque son compagnon le guida jusqu’à la véranda à l’arrière du manoir.
L’endroit était très peu utilisé par les vampires, en raison du danger que les grandes baies vitrées représentaient pour eux. Mais, les Epouses Destinées, qui avaient suivi les Chevaliers de l’Ordre aux Crocs jusqu’à Lutèce, s’étaient appropriées la pièce et l’avaient aménagée en un luxuriant jardin d’hiver.
Pour l’occasion, Wolf avait dressé une petite table pour deux et disposé un petit sapin décoré de guirlandes sur une console à proximité. Des guirlandes lumineuses rivalisaient avec le ciel étoilé pour éclairer intimement la véranda.
— Pour le petit-déjeuner de Noël, j’ai préparé tes pancakes préférés, souffla Wolf.
C’était le matin de Noël, et Wolf un genou à terre demandait Sam en mariage. Le regard écarquillé, le cœur battant la chamade, Sam, qui n’était jamais à court de mots, ne trouvait pas sa voix.
Alors, il s’agenouilla à son tour pour enlacer son compagnon et utilisa leur lien télépathique :
— Oui.
En Wolf, le Loup hurla sa joie et la lune en pâlit presque de jalousie.

C’était le jour de Noël, de retour sur le canapé du salon, Thémis et Sam se racontaient avec animation leur soirée et leur matinée pendant que leurs compagnons profitaient d’un sommeil réparateur.
Sam espérait pouvoir voir un jour un match de hockey inter-clans dans lequel jouerait le Tigre et le Loup. Il comptait bien aussi aller patiner avec sa sœur en journée dans les jours prochains.
En temps normal, Thémis aurait adoré interroger Sam sur le contenu du manuscrit de Wolf et aurait pris quelques photos de son frère avec son nouvel appareil. Mais, aujourd’hui toute son attention se concentrait sur l’anneau qui ornait désormais l’annulaire de son jumeau.
Elle l’observait d’un œil professionnel. Le bijou était constitué d’or blanc et d’or noir en forme de ruban. L’anneau était large et solide, ses bords extérieurs étaient polis et son ruban central était givré.
— Ton fiancé a bon goût, commenta-t-elle.
— Evidemment, puisque c’est moi qu’il souhaite épouser, plaisanta Sam.
La lueur malicieuse dan le regard de sa sœur ne lui échappa pas. Celle-ci lui sourit et lui ébouriffa les cheveux.
— J’ai toujours su que tu étais du type casanier !
— Eh !

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